RÉCIT DE PANDÉMIE : CHANGER LE MÉTRO POUR DE LA VAISSELLE

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7 avril 2020

Chez moi, on est cinq. Adultes. Le télétravail fait partie de mes habitudes et rester chez moi pour limiter la propagation de la COVID-19 ne me demande aucune adaptation technologique. Je ne peux pas en dire autant pour l’adaptation sociale!

En temps normal, chacun se rend sur son lieu de travail et on se rassemble pour souper. Depuis quelques jours maintenant, on prend notre café matinal ensemble, on crée une « usine à sandwiches » à midi et on se fixe des objectifs l’après-midi avant de se débrancher en fin de journée.

Chacun se trouve dans son bureau improvisé, la porte bien ouverte. On peut entendre des bribes de conversation téléphonique ou de vidéoconférence quand on se lève pour aller à la salle de bains. Un parle de pression atmosphérique avec sa directrice de doctorat sur Skype, un autre résout des problèmes de paiement au téléphone et, tout au fond, le musicien crée des riffs de guitare en regardant par la fenêtre. Même la sécheuse contribue à l’environnement sonore dans la journée.

C’est de l’adaptation, mais ça roule. Ma vie professionnelle continue. Je continue d’écrire mes rapports, de faire mes analyses. Mes communautés en ligne se poursuivent. Les gens ont envie de parler, de se confier. On a juste adapté ce qui devait l’être. Les rencontres initialement prévues en personne se font en vidéoconférences. Même chose pour les présentations, les groupes de discussion ou les entrevues individuelles. On fait pareil pour le social, pause-café virtuelle et 5 à 7 en ligne vendredi après-midi avec les collègues.

La seule chose qui change vraiment, c’est que la vaisselle s’accumule plus rapidement que d’habitude, mais ça, c’est un éternel enjeu de colocation…