GÉNÉRATION BI : J’AI ÉTÉ MODÉLISÉ

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18 septembre 2017

Je ne suis pas, personnellement, un grand utilisateur de cellulaire. Je me suis satisfait d’un téléphone à carte prépayée pendant plusieurs années. Il faut bien être joignable si les enfants sont malades à la garderie, non?

Au fil du temps je me suis aperçu qu’une carte prépayée, ça ne donne pas beaucoup de minutes ni de texto. Quelqu’un a déjà vidé mon crédit juste en me textant les scores de cette fameuse partie Canadien vs Rangers qui s’était terminée 6 à 5. Donc, une carte prépayée = 11 textos + 1 appel de la garderie.

Je suis arrivé à ce point de rupture où je me suis dit « J’aimerais bien ne pas avoir à compter mes minutes ou mes textos. ». Je suis donc allé voir les différentes options disponibles sur le site de mon fournisseur… trop cher. Je suis allé comparer les offres des autres fournisseurs… trop chers.

Une semaine plus tard, mon téléphone sonne. C’est un agent de télémarketing de mon fournisseur, qui me propose tout de go une offre alléchante : « Bonjour, on vous offre un forfait « appel et texto illimité » partout au Canada pour 20 $ de moins que le prix en vigueur ».

Comment est-ce possible? Comment, au moment même où j’ai eu envie de délaisser la carte prépayée, on m’offre exactement le forfait voulu au prix exact que j’étais prêt à payer? C’est de la vraie télépathie!

C’est très simple, j’ai été modélisé. Une négociation secrète s’est déroulée entre mon profil de consommateur et les outils d’intelligence d’affaire de mon fournisseur. De ce que j’ai pu observer, cette négociation s’appuie sur 5 constats :

1)      je possède mon propre téléphone;

2)      je suis un client fidèle depuis plusieurs années;

3)      je m’intéresse à certains forfaits sur leur site Web alors que je suis connecté sur mon compte;

4)      j’ai refusé systématiquement toutes leurs offres de forfaits (par courrier, courriel ou télémarketing);

5)      mon fournisseur veut réduire son offre de cartes prépayées et court le risque de me perdre pour un concurrent.

Ainsi, un algorithme, quelque part, a déterminé que j’avais de grandes chances d’accepter l’offre à 20 $ de rabais, tout en évaluant très faibles les chances que j’accepte un forfait à un prix supérieur. Mon nom s’est alors retrouvé dans une base de données avec la mention « Ok d’abord, on va te le faire moins cher ». C’est là l’un des objectifs du BI (Business Intelligence) : regrouper toutes les informations disponibles sur ses clients de façon à leur proposer une offre qu’ils ne pourront refuser.

Au final, il s’agit d’une relation gagnant-gagnant. De mon côté, je suis maintenant paré à toute éventualité dans le cas d’un match de hockey serré ou d’une épidémie de gastro à la garderie. En outre, mes habitudes d’utilisation du téléphone n’ont pas changé et mes coûts n’ont que légèrement augmenté.

Or, je paie tout de même plus cher par mois qu’avec les cartes prépayées. Je suis également attaché à mon fournisseur par un contrat. De son côté, ce sont là deux gains forts intéressants.

Ainsi, grâce au B.I., les entreprises peuvent elles aussi bénéficier d’avantages importants, à savoir :

1)      Augmenter le retour sur investissement (ROI) de leurs campagnes marketing en ciblant de bons consommateurs avec des offres alléchantes;

2)      Maximiser les dépenses de leurs clients;

3)      Assurer leur fidélisation.

À voir l’aubaine qu’a pu négocier mon profil de consommateur, je me demande si je ne peux pas le mettre à profit dans d’autres sphères d’achat. Peut-être que Ferrari fait aussi dans le Business Intelligence…